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L’ARIÉGEOISE OU L’HISTOIRE DE L’AUTHENTIQUE OURSON GUIMAUVE 21 mai, 2014
Samedi 29 juin 2013 direction le parcours moyen de l’Ariégeoise à Tarascon-sur-Ariège. Nous avions décidé avec Fred de faire cause commune pour boucler la « Moutagnole » en 5h49′.
Monsieur l’Ours et monsieur le Papet s’en vont donc confiants et anonymes rejoindre le peloton des quelques 2500 « destriers ». Après un départ rapide jusqu’à Foix (15 km à 37 de moyenne), la donne va vite changer. Dès la sortie de la ville, des pourcentages à deux chiffres montre le bout du nez, se faisant de plus en plus agressifs au fil de notre avancée. Et ça monsieur L’Ours il l’aime pas trop… Mais, quelques « ballotines» de miel plus tard (il en a plein dans un petit sac sur le cadre, car comme chacun sait l’ours est prévoyant, mais et chante plus les cols venus), ses jambes tournent toujours à bon train et au passage du col du Portel, le compteur affiche encore du 22 km/h de moyenne, après presque 50 bornes et 4 cols.
A Massat, c’est le ravito, et il est temps pour lui d’engloutir un tonneau de miel avant de jeter ses dernières forces. Car, nous sommes au pied de la difficulté finale. Un petit coup d’œil au compteur… ouf encore du 20,2 de moyenne.
C’est vrai il faut s’ingurgiter le Port de Lers, le plat de résistance. Et ce coup ci pas de grand plateau comme la veille ; c’est clair que la « Pareillade » de Monsieur l’Ours était mieux passé que cette escalade terminale. Mais c’est connu l’ursidé c’est du costaud, du robuste du coriace, du qui ne s’en laisse pas compter. C’est donc au courage que notre Fred arrivait enfin à bon Port… de Lers.
Ce même col qui fut fatal à un « fuschia et Navy »…. Et oui l’unique, l’irremplaçable, et inénarrable Marcellou debout les bras croisés au bord de la route. Arrêt obligatoire : « t’es tombé ? »…. « noooon, j’ai cassé la roue avant ; pas grave, vas y continue et va dire à Pat que j’aurai du retard ». Pas stressé le Marcellou et il terminera grâce à l’assistance. Quant à Pat, l’électricien, parti à côté de nous, il me dépassait au bout de quelques hectomètres, une petite tape sur les fesses en me souhaitant bonne route. Branché sur 220, il allait faire des étincelles en terminant à une mémorable 115ème place…. Respect.
Bon on en était où…. Ah oui en haut du Port de Lers…. et comme c’est souvent le cas quand on est monté, il faut redescendre. Celle ci va se résumer à une plongée vers l’arrivée plein pot, de miel bien sûr, a croire que Monsieur l’Ours avait aux fesses l’essaim d’abeilles à qui comme vous vous en doutiez, il avait piqué le fameux pot.
Déjà en bas. Ma chaîne en profite pour jouer les filles de l’air m’obligeant à un petit dépannage express et surtout, à m’arracher pour rejoindre Monsieur L’ours devenu sourd à mes appels (normal avec toutes ses abeilles dans les oreilles) d’autant que l’arrivée est là. C’est enfin, avec délice que nous franchissons main dans la main la fameuse ligne sous les « hourras » du fan club de Plaisance, aux couleurs soleil.
Pour ma part, j’ai pris un énorme plaisir de rouler avec Fred. Pour une fois, j’ai pu observer et voir la beauté de l’effort cycliste, de tous ces gens qui nous doublaient ou que l’on doublait. C’est certain, j’y ai vu de la souffrance, mais aussi l’espérance dans ces regards qui s’éclairaient à chaque sommet franchi ; des muscles tendus vers l’effort avec un seul but : « terminer ». Car, à ce niveau ce ne sont plus les mêmes cyclistes que j’ai l’habitude de côtoyer. Il ne s’agit pas de ces groupes qui roulent à fond devant se prenant pour des « pros », où ça râle, ça frotte où c’est tendu. Non, ici les sportifs sont plus « cool » ; ils sourient (parfois avec un petit rictus) ; ils s’excusent, ça vanne, et ça s’entraide ; une autre cyclo dans la cyclo. Et franchement j’aime ces gars qui s’en foutent de leur classement ; il n’ y a pas de concurrence avec les autres ; ici on se bat contre soi, avec son objectif : « faire moins de … » ; ou parfois simplement pour finir. Je le dis encore j’ai aimé.
Et même j’avoue avoir eu la chair de poule à l’arrivée, avec Fred : « 5h30 monsieur l’Ours, contrat rempli et comment ». Son sourire radieux de « cycliste » redevenu un gamin au pied du sapin de noël qui vient de recevoir son cadeau ; les yeux brillants, légèrement embrumés aux bords des larmes. Monsieur l’Ours qui devenait tout d’un coup l’ourson guimauve de mon enfance, tout émouvant et tout tendre. Une émotion intense, surement une des plus intenses de mes expériences de vélo….J’ai aimé, merci Fred pour ce que tu m’as offert, ça vaut toutes les victoires.
Mais pour que la mayonnaise prenne, il fallait les bons ingrédients et les bonnes proportions. Et pour une fois j’ai vu les panneaux jaunes de prévoyance, les nombreux bénévoles attentionnés, parfois dans des beaux costumes, les véhicules de l’assistance, un public nombreux et pas chiche d’encouragements, une sécurité et des ravitaillements sans faille ; et que dire des paysages tout au long de ses cols pyrénéens. Quand on prend le temps d’observer, on se dit que c’est énorme et que le plus magnifique dans tout cela c’est la parfaite communion entre tous (compétiteurs, organisateurs, accompagnateurs, bénévoles, et la magnifique Ariège) qui fait que la fête est complète et réussie, et en plus on a le beau maillot (un de plus pour la collection du Papet).
Ce grand moment de partage c’est avant tout une histoire d’homme : « Monsieur L’Ours, Monsieur Le Papet, bien sûr, et tous les autres, mais surtout ceux sans qui cela n’existerait pas Jean-Claude, et le Ty yannick (pour sa première) ».
Dommage qu’il faille attendre 12 mois pour remettre le couvert.
http://www.cyclosport-ariegeoise.com